C’est en tant que membre d’une délégation du comité du Gala de la Croix-Rouge à Saint-Moritz que je me suis rendu au Ghana. Après une escale à Paris, nous nous sommes envolés pour Accra, la capitale du pays, où nous avons rencontré les collaborateurs de la Croix-Rouge ghanéenne qui allaient nous accompagner tout au long de notre voyage. Ils nous ont expliqué où nous irions et ce que nous verrions au cours de notre séjour. Notre petit groupe a ensuite pris l’avion pour le nord du Ghana.
Sensibiliser les enfants et les adolescents
Nous avons commencé la journée du lendemain par la visite d’un internat – un moment qui nous a fortement marqués. En effet, plusieurs centaines d’adolescents vivent là dans des conditions d’hygiène catastrophiques. Nous nous sommes ensuite rendus dans une école de village, où la Croix-Rouge examinait les yeux des enfants dans le cadre d’une vaste opération de dépistage.
Nous avons ainsi pu voir comment la Croix-Rouge aborde les questions de santé avec la population et quelle importance l’eau salubre revêt dans le quotidien des habitants. Des informations autour de la santé oculaire ont été communiquées de manière ludique. Les enfants et les adolescents ont appris à quel point leurs yeux sont sensibles, qu’ils doivent être lavés régulièrement avec de l’eau salubre et qu’il ne faut pas les frotter avec des mains sales. De plus, les possibilités de traitement en cas de déficit visuel ou de cécité ont été présentées aux enseignants, à qui l’on a précisé que, s’ils souffraient de problèmes oculaires, les proches des élèves pouvaient eux aussi se faire examiner auprès de la Croix-Rouge.
L’acuité visuelle de tous les enfants et adolescents a été évaluée au moyen d’un test simple. A l’aide de tableaux optométriques, les enseignants et les collaborateurs de la Croix-Rouge ont vérifié si les enfants avaient besoin de lunettes ou d’examens complémentaires. Certains élèves ont même reçu des lunettes directement à l’issue du test.
Des opérations pratiquées directement sur place
Des interventions chirurgicales sont régulièrement pratiquées dans les dispensaires locaux afin d’éviter aux patients, quel que soit leur âge, de devoir se rendre à Accra. Un ophtalmologue de la capitale vient alors avec son équipe. Tout est très bien organisé. Pour les enfants qui se font opérer, c’est véritablement une nouvelle vie qui commence : d’un jour à l’autre, ils peuvent voir ce qui est écrit au tableau noir, lire et jouer avec les autres enfants. Et quand un adulte recouvre la vue, ses enfants ou ses petits-enfants n’ont plus besoin de veiller sur lui et peuvent à nouveau aller à l’école.
Des rencontres déterminantes
Mes rencontres avec la population m’ont à la fois impressionné et fasciné. Malgré des conditions catastrophiques et une prise en charge médicale rudimentaire, on constate qu’une hygiène minimale est assurée avec le peu de moyens disponibles.
J’ai aussi été frappé par la joie de vivre des habitants, et des enfants en particulier. Ils ne sont ni abattus ni révoltés contre leur destin; ils ont peu de choses, mais essaient d’en tirer le meilleur.
J’ai envoyé pendant de nombreuses années l’or dentaire retiré dans mon cabinet à la CRS. A l’occasion de ce voyage, j’ai pu constater directement à quel point ces dons sont précieux au Ghana, et cela m’a beaucoup touché. Je trouve incroyable qu’un geste si anodin dans le quotidien d’un dentiste puisse avoir un tel impact.
« J’avais l’impression de prendre quelque chose à mes patients »
Autrefois, on venait nous acheter l’or directement au cabinet. Mais pour moi, cette solution était particulièrement peu satisfaisante. J’avais l’impression de m’enrichir injustement sur le dos de mes patients. C’est pourquoi j’ai été très heureux d’apprendre qu’il était possible d’envoyer l’or dentaire à la CRS. Depuis, je demande systématiquement à mes patients si je peux faire don de l’or que je leur ai extrait. Nous avons un certificat à la réception : à l’instar d’un label de qualité, il atteste que nous récoltons l’or dentaire au bénéfice de la Croix-Rouge. Ce modus operandi a beaucoup de succès auprès des patients, toujours ravis qu’un geste aussi modeste puisse être utile.
Toutefois, l’or étant aujourd’hui beaucoup plus rare en dentisterie, les praticiens en retirent de moins en moins. C’est pourquoi il est important qu’autant de cabinets que possible participent à Vieil or pour redonner la vue. Même si vous n’extrayez plus que quelques grammes d’or dentaire, envoyez-les à la CRS. Vous contribuerez ainsi à ce que le fonds pour les projets ophtalmologiques continue de disposer de moyens financiers suffisants et à ce que, grâce à l’action de la CRS, les populations du nord du Ghana ainsi que d’autres pays puissent avoir accès à des soins ophtalmologiques. Une opération de la cataracte y coûte seulement 50 CHF. Avec votre soutien, de nombreuses personnes pourront recouvrer la vue. Un cadeau inestimable !
« C’est pour moi un geste de reconnaissance. »
En tant que dentiste en cabinet, j’ai eu une vie professionnelle épanouie. Il est important pour moi de redonner un peu de ce que j’ai reçu. Je trouve très beau de pouvoir m’engager personnellement auprès de la Croix-Rouge et j’aimerais, avec votre soutien, poursuivre cette mission aussi longtemps que possible.