Pour le secteur dentaire, 2020 sera un exercice difficile. Au printemps, la plupart des cabinets dentaires d’Europe ont fait face à une chute abrupte de leur chiffre d’affaires, et la fréquentation des cabinets en Suisse demeure actuellement inférieure à ce qu’elle était avant la pandémie.

« Pendant le confinement, et même jusqu’au mois de juin, les ventes de consommables se sont effondrées », confirme Florian Wanner, secrétaire de l’Association suisse du commerce dentaire (ASCD). « Pendant les mois de mars et avril en particulier, nous avons constaté un repli d’environ 50 % par rapport aux mêmes mois de 2019. Et cela inclut les achats supplémentaires de masques et de désinfectants, sans lesquels le recul aurait été pire encore. » Dans les autres secteurs, la situation se révèle très hétérogène. « Il semble qu’une partie des cabinets ont profité du confinement pour faire réviser leurs installations et appareils. De fait, le service technique n’a accusé qu’une légère baisse d’activité par rapport aux mois de mars à mai de l’année dernière. » Le constat est le même pour les biens d’équipement, avec des chiffres moyens plutôt stables, voire en légère diminution. « Si les cabinets dentaires doivent à nouveau fermer, je m’attends à une nouvelle chute pour les consommables. Pour les biens d’équipement, je ne table de toute façon pas sur une croissance marquée », conclut Florian Wanner.

L’IDS a été reportée

Le plus grand salon dentaire du monde est l’Internationale Dental- Schau, IDS, qui se tient tous les deux ans à Cologne. Les organisateurs, soit la Koelnmesse et la Fédération allemande de l’industrie dentaire, ont annoncé qu’ils maintenaient la manifestation comme à l’accoutumée. À la mi-décembre, il a toutefois été décidé de reporter le salon du mois de mars au mois de septembre.

Un plan d’hygiène et de protection dénommé #B-SAFE4business a été adopté pour garantir une visite en toute sécurité. Parmi ces mesures, on mentionnera la durée réduite du salon qui sera de quatre jours au lieu de cinq, un nouvel aménagement des halles d’exposition avec des couloirs plus larges et une plus grande distance entre les stands, ainsi que des offres hybrides pour celles et ceux qui ne pourront ou ne voudront pas voyager en Allemagne. De plus, l’organisateur a développé avec Samsung un système de géolocalisation en intérieur qui contrôle en permanence le nombre et le comportement des visiteurs dans les halles. Les participants pourront consulter ces informations en temps réel et contribuer ainsi à éviter de trop fortes concentrations de personnes. Les organisateurs assurent que l’application « eGuard » liée au système n’enregistre aucune donnée personnelle. L’utilisation de l’application sera toutefois obligatoire pour toutes les personnes visitant l’IDS.

De grandes entreprises feront l’impasse

Les acteurs de l’industrie dentaire sont plus réservés. Quelques entreprises dentaires, dont certaines grandes sociétés, ont annoncé qu’elles feront l’impasse sur un stand à l’IDS en 2021 et miseront plutôt sur une présence virtuelle, ou alors qu’elles mettraient sur pied leur propre programme et congrès virtuel.

Stands sur les salons virtuels

Pour voir à quoi pourrait ressembler un stand sur un salon virtuel, il fallait participer à la première exposition virtuelle en médecine dentaire, le Virtual Dental Summit 2020, début novembre. Les organisateurs voulaient offrir tout ce que les exposants et les visiteurs peuvent attendre à trouver dans une exposition se déroulant dans le monde réel. Les visiteurs pouvaient donc déambuler à travers l’exposition qui se présentait sous la forme d’une plage virtuelle en 3D. Sur les différents stands, ils pouvaient consulter des informations en ligne ou s’entretenir avec un conseiller dans une chatroom ou par visioconférence. Le contact personnel était donc garanti malgré la virtualisation de l’événement. Parallèlement à l’exposition, les visiteurs ont pu profiter d’un riche programme d’exposés retransmis en direct. Après la pandémie, des expositions virtuelles de ce type pourraient continuer d’intéresser certains visiteurs, notamment ceux qui ne souhaitent pas faire le déplacement.